084 Conversation (suite n°3)
─ Quelque fois le credo homosexuel se manifeste là où on l’attend le moins. C’est le cas dans ce grand tableau de Géricault commémorant un naufrage dramatique, que tu connais bien pour l’avoir vu plusieurs fois au Louvre, c’est « Le radeau de la Méduse ».
On sait que Géricault était lui-même homosexuel, et il a trouvé le moyen d’insérer un moment d’effusion érotique dans ce drame de la mer à caractère politique.
Rappelle-toi, on voit, en bas à gauche sur le radeau, un homme d’âge mûr, prostré, soutenant un beau jeune homme paraissant mort, reposant sur sa cuisse.
Le garçon est entièrement nu, la tête renversée en arrière, les jambes écartées, le ventre et le sexe dans la lumière.
─ Oui, je me souviens. C’est la version romantique d’Apollon et Hyacinthe, du couple grec de l’éraste et de l’éromène.
A suivre...