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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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27 mars 2006

026 Le rêve oriental

    Bien entendu il avait lu le livre de Valerio Manfredi sur l’épopée d’Alexandre le Grand, un gros volume qui l’avait tenu en haleine pendant plusieurs semaines. Il avait également vu le film tiré de ce livre, réalisé par Oliver Stone. Le film l’avait beaucoup déçu, à commencer par le choix de Colin Farrell, en blondasse décoloré, comme héros. Erreur de casting.
    Sans doute cette grande aventure liée à un dessein utopique s’était-elle profondément incrustée dans les arcanes de sa mémoire pour qu’elle provoquât des résurgences aussi intenses.
    Sans doute aussi avait-elle une résonance avec des aspirations inconscientes à la grandeur. Une grandeur indéfinie, qui pouvait aussi bien relever du pouvoir, de la domination, que de la noblesse de cœur ou d’un parcours de vie exemplaire.
    Certainement il n’avait pas l’outrecuidance de s’identifier à Alexandre le Grand, mais le fait de faire partie de sa suite montrait bien l’effet magnétique de cet homme qui fut considéré comme un dieu par ses contemporains.

    « La ville de Babylone se dressa devant lui comme une apparition féerique…la majestueuse porte d’Ishtar, de 100 mètres de haut, recouverte de carreaux émaillés », paraissait grandir indéfiniment au fur et à mesure de l’approche. Quant il fut au sommet de l’Esagila, tout en haut des marches du temple de Marduk, il put contempler à ses pieds le spectacle extraordinaire de la somptueuse métropole traversée par l’Euphrate, protégée par de gigantesques murailles-remparts, et couverte, dans sa partie Est, par une végétation exubérante et colorée retenue en terrasses par de beaux ouvrages en maçonnerie : les merveilleux jardins de Babylone, d’autant plus magiques qu’ils sont en pays désertique.
    Ivresse de la possession, ivresse de la découverte d’une magnificence inimaginable, ivresse de l’abandon au banquet somptueux préparé en l’honneur des vainqueurs et servi dans de la vaisselle d’or et de vermeil.
    Puis vint le temps de la nuit, et de la récompense du guerrier. Le choix était immense. Le sultan n’avait emporté qu’une toute petite partie de son harem et il restait un nombre impressionnant de jolies filles dévouées aux vainqueurs. Alex était subjugué par tant de jeunes beautés dont il allait pouvoir jouir des charmes. En voulait-il une, deux, trois,… ? L’occasion était belle d’une expérience érotique qu’il n’avait encore jamais pratiquée. Il imaginait déjà la nuit avec trois filles s’occupant de lui, et la rapidité de l’approbation de son bas-ventre en disait long sur les plaisirs fabuleux qu’il en escomptait.
    Au moment où il allait jeter son dévolu sur les plus beaux yeux qu’il ait jamais rencontrés, il remarqua un garçon qui, recroquevillé dans une encoignure de somptueuses tentures pourpres, semblait affligé. En s’approchant il vit que ce garçon, malgré un visage ravagé par les pleurs, était d’une beauté à couper le souffle.

      —   Pourquoi pleures-tu ? Lui demanda-t-il.
    —  Parce que mon maître, le sultan, à qui j’étais dévoué corps et âme, est parti. Mais je me réjouirais de me dévouer à un nouveau maître.
      —   Lève-toi, lui ordonna Alex.

    Il fut frappé par l’élégance sans affectation de ce corps athlétique aux proportions idéales. Sous les tissus légers on devinait les larges épaules et le beau volume des pectoraux, la taille et les hanches étroites, le fuselé des abdominaux, et la longueur exceptionnelle des cuisses. Alex en oublia sur le champ les trois filles et n’eut plus d’yeux que pour ce jeune éphèbe (terme sans doute impropre dans l’empire Perse, mais je n’en trouve pas de meilleur).
    Mais que faisait-il donc ici, parmi ces femmes réservées au sultan et maintenues coupées de l’extérieur et interdites, même de regard, aux autres hommes ? Bien sûr c’était un eunuque, peut-être l’eunuque préféré du sultan.

      — Ces châtrés, murmura Phaïstos qui passait à ce moment près de lui, pleurnichent pour un rien comme des femelles mais on dit qu’ils les surpassent au lit.
       — Je te dirai ça demain, lui répondit Alex. Puis se tournant vers le jeune homme :
          Je suis ton maître ce soir.

    Il vit le beau visage s’éclairer d’un sourire radieux et il perçut, à travers les longs cils noirs, un éclat de diamant. Puis le sourire disparut, les yeux se ternirent et une sorte de mélancolie prit la place de la joie.
      — Qu’as-tu ? Qu’est-ce qui ne va pas ? lui demanda Alex.
      — J’ai un frère jumeau, il est malheureux lui aussi sans son maître et c’est ce qui m’attriste.
      — Va le chercher, je serai aussi son maître.

    Quand il vit les deux eunuques revenir vers lui, Alex se sentit transporté dans un monde de bonheur tant il les trouvait beaux, et ils étaient à lui !
    Comment fait-on l’amour avec deux castrats ? Il n’en savait trop rien, mais cette perspective d’une partie érotique hors normes le portait au comble de l’excitation. Il se promettait, si l’intensité de son plaisir était à la hauteur de ses espérances, de garder à son service intime ces deux magnifiques statues vivantes.
    Les deux garçons l’invitèrent à le suivre dans une vaste pièce éclairée par des torchères richement décorées de motifs en or, somptueusement tendue de lourdes tentures de velours écarlate retombant en cascades sur une couche circulaire immense revêtue de soie blanche.
    Très naturellement les deux éphèbes commencèrent à dévêtir Alex, tout en lui prodiguant des caresses et en se libérant eux-mêmes de leurs parures. Ils faisaient habilement durer cet effeuillage, accompagné de sensuels frôlements de peau, et Alex commençait à craindre d’exploser prématurément et de gâcher de si beaux instants.
      Au moment d’enlever le dernier rempart avant la complète nudité, lequel rempart ne dissimulait plus du tout la belle amplitude et les frémissements de l’organe encore emprisonné, le bruit d’une sonnerie stridente envahit la pièce. En quelques fractions de secondes cette sonnerie emplit tout l’espace. Les torchères s’éteignirent, les couleurs disparurent, les tentures, les objets se volatilisèrent, même des deux garçons il ne resta plus rien. Alex, d’un brutal coup de poing, envoya valser le réveil au milieu de sa chambre.

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Commentaires
P
J'aime aussi particulièrement ce divertissement-là !
M
Je me suis régalé avec "Tu prendras bien quelque chose".<br /> Je me suis mis dans la tête d'attendre de pied ferme le temps d'avoir l'heur de lire la suite.<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
P
Traversée, la Bourgogne veloutée est restée derrière moi, mais je n'ai pas eu le temps de renouveler le billet de tête. Si tu trouves un moment, va dans la catégorie divertissement pour y découvrir quelques variations sur la prise de tête ou la prise de pied.<br /> <br /> Danse-avec-la-lune
M
Ah ! que la formulation est belle !<br /> <br /> Mais, au fait, tu es encore en train de traverser la Bourgogne ?<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
P
Ces réveils indiscrets sont la plaie des dormeurs lorsqu'ils sont caressés par les douceurs vaporeuses du sommeil de l'aube.
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