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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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27 janvier 2006

008 L'esclave


  Quelle lecture avait-elle donc pu provoquer ce cauchemar insensé qui l'avait réveillé vers deux heures du matin, couvert de transpiration et parcouru de tremblements ? Et en même temps il avait la gaule comme jamais et ressentait une irrépressible envie de jouir. Paradoxal, non ?
    Il se souvenait de cette lecture, maintenant qu'il refaisait surface dans le conscient et le rationnel : c'était un gros livre de Daniel Camus, "Les chevaliers du Royaume". Ce roman historico légendaire racontait l'aventure d'un moine chevalier. Aventure qui se passait au XII° siècle, au coeur de cet Orient des croisades. Saladin, sultan d'Egypte, de Syrie et de Mésopotamie, se fit le champion de la guerre sainte contre les chrétiens et remporta la bataille décisive de Hattin contre les Templiers et les Hospitaliers. Cela lui permit de s'emparer de Jérusalem, ce qui provoqua la troisième croisade.
    La description d'un marché aux esclaves lui revint en mémoire : "Le Kurde commençait à s'impatienter. Quand Massala revint, il tenait une laisse de cuir passée au coup d'un jeune esclave qui avait pour tout vêtement un maigre pagne, et marchait pieds nus". Quelques lignes plus loin était écrit quelque chose comme : "Vous avez acheté là un bien beau garçon. Faites-en bon usage. Quel mal y a-t-il à profiter des charmes d'un jeune homme ?"

    Alex était accroupi, depuis la veille, dans l'arrière boutique d'un marchand. C'était une boutique mobile, qui se déplaçait de lieu en lieu. Aujourd'hui on l'avait installée sur la place du marché d'une petite cité fortifiée. Lors de la mise en place, Alex avait pu apercevoir les échoppes voisines, ambulantes elles aussi. A gauche, un homme chenu vendait des reliques. A droite, un couple de harpies, monstres ailés à visages de femmes et à corps d'oiseaux de proie, posait immobile devant l'étale. Etres vivants ou statues ? Alex n'avait pas eu le temps de s'en rendre compte. Il avait entendu des incantations venant de là, et remarqué l'étalage de racines de mandragores. La place était noire de monde. Pas noire, en fait, chamarrée, tant les couleurs des vêtements des femmes, et aussi des hommes, étaient vives.
  Alex était donc accroupi, et il l'était parmi huit hommes d'âges variés, qui ne parlaient pas le même langage que lui. Il était enchaîné à eux et ses pieds étaient entravés. Tous étaient vêtus de guenilles plus ou moins crasseuses. De temps en temps le vieux marchand venait chercher deux d'entre eux, quelque fois trois, et les emmenait vers le "salon" de la roulotte. Au bout d'un moment  ile revenaient tous, ou bien il en manquait un. Et le manège recommençait, et les effectifs diminuaient. Les heures passaient ainsi, dans la chaleur étouffante de cet enclos exigu, dans la promiscuité des corps dégageant des odeurs rances de transpiration et d'urine, la gorge desséchée, la peur au ventre.
    Ce fut vers la fin de la matinée que le vieux manant prognathe vint le chercher. Lui tout seul. Il l'introduisit dans le "salon", espace de la roulotte tendu de velours cramoisi, ouvert d'un côté, en podium, vers la foule.

  --  Et voilà le clou de ma collection, le plus bel article du marché, cria le marchand. Venez voir de la belle marchandise, du beau, du bon, du frais, du pas cher... Approchez, approchez.

    La foule s'agglutinait devant la roulotte.

    --  Cent pour cent garanti, satisfait ou remboursé. Ici on ne vous cache rien. Ici on vous montre tout...
Déshabille-toi, ordonna-t-il à Alex en agitant sa cravache. Complètement.
Regardez, mesdames et messieurs, il a du muscle... Vous avez vu ses épaules ? Ses biceps ? Ses pectoraux ? Et puis côté organes on ne fait pas mieux !!
Fais voir tes fesses et tes cuisses... C'est pas beau ça ?
Approche-toi du bord.
Vous pouvez toucher, mesdames et messieurs, tâtez comme c'est ferme, pensez à tous les usages que vous pourrez en faire...

  Aussitôt des mains s'emparèrent des chevilles d'Alex, montèrent vers les mollets en palpant hardiment, puis vers les genoux, puis les cuisses... Et alors se produisit un phénomène extraordinaire. Etait-ce sous l'effet du fumet de mandragore qui se dégageait de l'échoppe voisine ? Toujours est-il que les mains baladeuses se transformèrent en serpents qui s'enroulaient autour des membres inférieurs d'Alex. Ils étaient de plus en plus nombreux et de plus en plus entreprenants. Franchissant les limites des cuisses, l'un d'entre eux s'enroula autour du sexe, tandis qu'un autre, s'enfilant entre les fesses, tentait de s'introduire à l'intérieur de son corps.
    Alex était pétrifié. Il n'osait se défendre de peur de se faire mordre motellement. Un serpent le pénétra entièrement. Il le sentait ramper et progresser dans son intimité. Un deuxième le suivit, puis un troisième. C'est à ce moment qu'il s'évanouit.

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Commentaires
P
Danse-avec-la-lune
M
C'est possible, mais ce ne fut pas le cas. Ce cauchemar vient probablement à la fois d'un désir inassouvi et d'une crainte, voire d'une hantise d'être abusé.<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
P
Ben voilà, justement. La solution : qu'Alex se rendorme et abandonne tout contrôle. Un rêve humide, Mathys, un rêve humide avec à l'arrivée une carte de France ! Ce qui est intéressant, sur le plan de la psychologie du personnage, c'est que son rêve ait été angoissant pour lui, qu'il ne soit pas allé jusqu'au bout de ce qu'il constate en se réveillant : la queue raide et l'envie de jouir. Remarque, des mains pourquoi pas mais qui deviennent des serpents, surtout pour aller si profond. Mais c'est vraiment le type de rêve qui peut aboutir à la jouissance nocturne. <br /> <br /> Pierrot
P
Voilà un rêve d'une portée psychanalytique presque caricaturale ! J'ai néanmoins des souvenirs communs de cauchemars homosexuels tel que celui-ci ! Dans les brumes de nos nuits se révèle parfois un passé troublant ! N'avons-nous jamais été abusé ? (Comprenne qui peut... qui veut !)
M
Non Joanny je ne sais pas où te joindre. Peut-être ai-je perdu l'adresse. Et puis, si en écriture je me débrouille, en gestion du blog je ne suis pas top.<br /> Envoie-moi des extraits de tes textes en pj sur mon email.
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