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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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23 mars 2011

132 NILS (avant dernière partie)

Il nous fallut attendre plus d’un mois pour pouvoir disposer d’une journée, et d’une nuit entière, à nous deux. La mère de Nils était à Berlin et ne rentrait que le dimanche après midi ? Moi j’avais inventé un bobard pour mes parents, et quitté la maison avec mon accoutrement de randonnée, en subissant les recommandations de prudence de ma mère.

— T’en fait pas Maman, c’est de la montagne à vache, il n’y a aucun danger, et la météo est au beau fixe pour tout le week-end.

— Tu as pensé à la crème solaire ? Parce que le soleil de printemps est traitre. En montagne il tape sans qu’on s’en aperçoive.

— J’ai tout ce qu’il faut, et même plus qu’il n’en faut, surtout avec toutes les friandises que tu as rajoutées dans mon sac. Allez bye, à dimanche.

Je m’attendais à ce que Nils rigole en me voyant débarquer avec mon gros sac à dos et mes grolles de montagne. Mais je vis tout de suite qu’il n’était pas « dans son assiette ». Il me parut contrarié, pas du tout enjoué comme d’habitude.

— Tu n’as pas l’air d’avoir la pêche aujourd’hui, lui dis-je.

— Si si, ça va.

— T’es pas content que je sois venu ?

—Oh si !

Et je vis des larmes dans ses yeux.

— Qu’est-ce qui ne va pas, mon Nils ?

Je le pris dans mes bras et il se mit à pleurer. Je l’embrassai et léchai ses larmes qui étaient de plus en plus abondantes. Il s’abandonna à moi, secoué de gros sanglots.

— Pleure, mon bébé. Vide-toi de ta peine. Quelqu’un t’a fait du mal ? Dis-moi qui, je vais le tuer.

J’étais décontenancé. Nils toujours si confiant, à l’aise en toutes circonstances, Nils si solide d’ordinaire en train de se liquéfier.

— Dis-moi tout. Tu sais que tu peux tout me dire. Je veux t’aider quoi qu’il t’arrive. Je t’aime.

—Tu ne peux pas m’aider.

— je peux au moins partager ta peine.

— Oui, ça tu peux hélas !

— Allez, dis-moi.

— Je pars.

— Comment ça tu pars ? Tu pars où ?

— Ma mère a été nommée à un poste important à l’ONU à New York.

— Meeeerde. Elle peut pas te laisser là ? Au moins pour finir l’année scolaire. Que tu passes ton bac de Français.

— Non elle veut pas. Je pars avec elle.

— Demande-lui, insiste.

— Je l’ai fait. Je l’ai suppliée. Rien à faire. Sa décision est prise, je pars avec elle, dans un peu moins de quinze jours.

Les larmes me montèrent aux yeux. Pendant un long moment nous restâmes enlacés, immobiles, silencieux, comme tétanisés. Nous souder l’un à l’autre, nous fondre l’un dans l’autre, disparaître dans l’autre pour ne plus faire qu’un. Devenir un être de légende engendré par la fusion de deux amours. Mais il eût fallu être je ne sais quel dieu pour nous métamorphoser ainsi. La dure réalité eut vite fait de terrasser cette rêverie.

Comment vivre aujourd’hui, pour la dernière fois sans doute, une passion intense et exclusive  désormais condamnée ?

A suivre ...

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