132 NILS (7° partie)

— Arrête, tu vas me faire bander.

— C’est déjà fait.

Il lâcha ma bite, prit ma main et la posa sur son entrejambe. Sous le jean, je sentis nettement une dureté en relief qui ne laissait aucun doute sur l’état de son membre.

— Tu vois, moi aussi, tu n’as plus rien à craindre.

Comment ! Lui, avec sa cour de nanas, s’excitait sur les corps de garçons ? Et le mien en particulier ! Avait-il remarqué que je le matais plus que de raison, malgré toutes les précautions que je prenais ? Avais-je une gestuelle qui me trahissait ? Pourtant il me semblait au contraire affirmer mon statut de mâle. Ou bien il avait un sens particulier qui lui permettait de détecter les garçons attirés par les garçons. J’avais entendu dire que les homos ont cette aptitude à déceler chez autrui leur préférence sexuelle. En tout cas il y était allé franco, comme s’il était sûr du résultat.

Nils ne me laissa pas le temps de prolonger ces supputations et ces réflexions. Il reprit mon bâton en main et le flatta si bien que je fus bientôt au bord de l’éjaculation.

— Arrête, je vais gicler.

Mais il ne s’arrêta pas et ce que je redoutais arriva. je sentis monter une impulsion frémissante, une onde ébranlant tout mon être, et, dans un râle de jouissance que je ne pus retenir, je déchargeai dans les draps de l’hôpital.

— Embrasse-moi, lui dis-je, et le baiser fut passionné et dura longtemps, longtemps, mais pas assez longtemps à mon gré.

— Laisse-moi faire, je vais nettoyer tout ça.

J’étais à la fois comblé et honteux. Comblé que ce garçon, pour qui je nourrissais une inclination secrète, s’intéressât à moi au-delà de mes espérances. Honteux d’avoir été en quelque sorte manipulé (le mot ne manque pas d’à propos !) sans contrepartie. Surtout d’avoir fait parler le sexe avant les sentiments. Certes je voulais du sexe avec lui, mais surtout je voulais que nous nous aimions. Le baiser avait un peu rattrapé la chose, cependant je cherchai les mots pour ne pas en rester là. Lui dire que j’aspirais à lui donner du plaisir, moi aussi ; que je désirais que nous prenions notre plaisir ensemble ; que, surtout, nous nous disions notre amour.

C’était peut-être aller un peu trop vite. Après tout je ne connaissais pas du tout ses sentiments pour moi. Et s’il ne voulait que du sexe ?

De toute façon de ne trouvai rien d’autre à lui dire qu’une banalité qui ne m’engageait pas vraiment :

— J’aimerais te garder comme infirmier.

— Oui, ce serait chouette. Je t’aiderais à prendre ta douche, je te changerais ton pansement avec beaucoup de douceur et d’affection, et tu me ferais de grands signes de remerciements !

Ben voilà, pensai-je, il ne s’intéresse qu’au sexe. Pourtant il a parlé d’affection. Et de douceur. Ce doit être un tendre. Je vais apprendre à le connaître.

A suivre ...