132 NILS (1ère partie)
Trois petits coups timides à la porte.
— Entrez
— Salut. Je te dérange pas ?
— Nils ! Entre
Surtout rester naturel. Ne pas montrer mon émotion. Contrôler ce cœur battant la chamade. Nils ! Venu me voir ! Dans ma chambre d’hôpital ! Lui que j’enviais et que j’admirais dans le plus grand secret. Quelle surprise inimaginable !
Il était arrivé dans ma classe de première après les vacances de Noël. Le CPE l’avait introduit un lundi matin au milieu du cours de français :
— Nils Arilson sera désormais dans votre classe. Je vous demande de bien l’accueillir et de l’aider, comme le feront les professeurs, à se mettre à jour.
Nils était assez grand, silhouette déliée, blond aux yeux clairs, look nordique bien sûr, suédois sans doute, allure tranquille, décontractée, qui traduisait cette assurance sans arrogance qu’ont les garçons avantagés par la nature. Comme j’aurais aimé être détendu comme lui, surtout dans une situation un peu intimidante comme celle-ci ! Mère nature n’avait pas totalement négligé mes apparences, mais j’avais l’impression que ma timidité me rendait gauche et craintif, toujours sur la réserve, pas naturel du tout, un peu distant parfois pour masquer ma confusion.
Ce Nils m’en avait imposé dès son apparition. Oserai-je lui proposer de l’aider à rattraper les cours manqués ? Il eût fallu être le premier à le faire, avant que ne s’engouffre dans cette opportunité la cohorte des filles attirées par cette belle nouveauté. Aucun doute qu’il préférerait la compagnie d’une fille pour rendre le pensum scolaire moins ennuyeux, voire le faire devenir enivrant, appétissant, alléchant. Je me complus à imaginer une séance de travail entre Nils et la fille la plus effrontée de la classe, déroulant le film de leur première rencontre studieuse. Dans l’exercice d’anglais Nils se révéla beaucoup plus performant que Sonia puisqu’il était bilingue. Alors il lui proposa de prendre sa revanche dans un exercice de sensualité. Leur premier baiser, leurs premières caresses, et bientôt leurs corps dénudés. N’allai-je pas jusqu’aux images pornos de Sonia taillant une pipe à Nils, s’affairant sur ce membre évidemment somptueux, très supérieur au mien que je ne trouvais pourtant pas si mal.
Et puis les corps l’un contre l’autre, l’un sur l’autre alternativement, l’un dans l’autre. Je bandais.
Je sortis de mon rêve éveillé quand je vis Nils se diriger vers moi en empruntant l’allée le menant à une place désignée par le prof à côté de Julien. Je le regardai intensément. Avec son sac il accrocha l’angle de mon classeur qui dépassait de la table et le fit tomber. Nous nous penchâmes tous les deux pour le ramasser et nos corps se frôlèrent un bref instant. Il fut plus rapide que moi à ramasser le classeur. Il le remit sur ma table sans se départir de son aisance.
— Excuse, dit-il, sans même me jeter un regard, et il alla s’asseoir.
J’étais insignifiant à ses yeux.
Le soir, dans ma chambre, je m’adonnai à une petite séance d’érotisme où il était mon partenaire fictif, et je lui dédiai le plaisir que je pris lorsque mon sperme jaillit sur ma poitrine et mon ventre.
A suivre ...