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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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29 octobre 2010

131 "Mourir au soleil" (4° partie)

Il était beau garçon mais paraissait, à mon avis, plus jeune que son âge. Son père lui avait légué une charpente et des traits virils, un peu anguleux, mais ces caractères physiques étaient adoucis par l’héritage de la gracilité de sa mère. Il avait un je-ne-sais-quoi de douceur dans le regard comme dans la voix. Quand il se mit en maillot de bain au bord de la piscine je lui fis compliment de son bronzage, dissimulant mon admiration pour son corps bien fait, quoique moins musclé que je l’avais imaginé. D’emblée j’aimai son accent du sud, léger et musical, qui semblait atténuer la gravité des propos qu’il me tenait.

— Tu te plais au village ? Lui avais-je demandé. Tu as des amis ?

— Tu rigoles ? …

Il me parla de sa solitude dans cette campagne reculée, isolée, attardée m’avait-il dit, où tous les jeunes s’en vont à la ville dès que possible. Et puis il ne fallait pas croire que la vie était paisible dans un village, à part pour les estivants en vacances. C’était tout le contraire. La jovialité n’était qu’apparente. Les ragots allaient bon train, la médisance attisait les haines ancestrales entre les familles. Tout le monde observait tout le monde.

Il me dit combien il était mal à l’aise chez lui. Sa mère était atteinte d’une grave maladie cardiaque dont on ne savait pas si elle pouvait être efficacement traitée par une chirurgie très lourde. Elle se sentait donc en sursis et complètement accaparée par ses problèmes de santé. Son père, lui, était en pleine forme, et passait tout son temps à faire le joli cœur auprès des femmes. Au village tous le savaient, sauf ma mère, enfermée dans l’observation de sa maladie.

— j’ai l’impression que mon père ne m’aime pas. Il s’en fout de moi, en fait. Je l’ai déçu en ne réussissant pas mes études. Je n’ai pas supporté l’internat. J’ai besoin de vivre dehors, dans la nature, j’ai envie de bouger, de partir. Je l’ai déçu aussi en ne courant pas les filles comme lui. Il m’a dit ça dans un vocabulaire de charretier : « A ton âge j’enculais les mouches en plein vol ». Il me trouve indolent, indéterminé, pas combatif, pas du tout le fils qu’il aurait aimé avoir. Aussi j’ai hâte de foutre le camp. Il faut absolument que je réussisse cet examen de chauffeur routier international. La conduite ne me fait pas peur, je sais manœuvrer toutes sortes de bahuts, mais c’est la partie théorique qui m’inquiète.

— Quand passes-tu cet examen ?

— Dans trois semaines.

— Eh bien, d’ici là je peux t’aider pour la théorie. Je suppose que tu as des cours, des bouquins.

— Oh oui, merci ! T’es vraiment sympa.

— On commence demain, si tu veux. Viens avec tes cours.

— Sûr que je viendrai. Ça ne dérangera pas tes parents ?

— Ils ne seront pas là. Ils partent visiter la région en voiture et moi ça ne me dit rien du tout. A pied, oui, mais en voiture, avec tous ces virages, ça me gonfle.

A suivre ... 

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