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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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25 octobre 2010

131 "Mourir au soleil" (3° partie)

— Alors ? Me dit Boris en descendant de sa voiture et en embrassant d’un geste le panorama, ce n’est pas magnifique ?

— Oui, c’est très beau.

— Tu n’as pas l’air très enthousiaste.

— Tous ces virages m’ont un peu chahuté.

— Fallait me le dire, je t’aurais passé le volant.

Devant nous une succession de vallées boisées jusqu’au lointain bleuté. Parfois les pentes étaient sculptées en terrasses, les « faïsses » disent-ils par ici, soutenues par des murs de pierre sèche, partiellement ruinés par le ruissellement ou la pousse des arbres. Pas une route, pas un village, pas une habitation à l’horizon. Au premier plan, de la garrigue avec quelques chênes, des oliviers abandonnés, des mûriers couverts de branches mortes, deux ou trois amandiers près de la ruine prisonnière des ronces et des épineux appelés « arjalas ». ça et là des affleurements rocheux de schiste et de micaschiste luisant au soleil comme des coquilles d’huitre. Beauté sauvage, et presque barbare, d’une nature qui reprend ses droits après avoir éreinté les hommes qui cherchèrent à la domestiquer pour se nourrir.

Je ne pouvais pas lui dire la vraie raison de mon malaise. C’était un ami, pas un confident, et il ignorait la partie obscure de ma vie.

Mes parents avaient donc loué un mas restauré, un peu à l’écart du village, entouré de châtaigniers (de bouscas de châtaigniers disaient les autochtones). Il y a dix ans de cela. Le jour de notre arrivée nous avions découvert avec plaisir ce beau mas typique, avec auvent sur arcades de granit, petite cour fermée par un pigeonnier d’angle et un haut mur percé d’un portail à doubles battants. Il avait été restauré  avec goût, dans le plus grand respect des traditions architecturales locales. A l’extérieur, en contrebas, une petite piscine, promesse d’un peu de fraicheur par cette chaleur écrasante. Nous avions transporté des provisions mais ma mère s’aperçut d’un oubli et elle m’envoya au village regarder s’il y avait une épicerie, et acheter de la levure. Il y avait effectivement une toute petite épicerie au rez de chaussée d’une maison à deux étages. Il y avait là quelques personnes dont un garçon d’à peu près dix huit ans, qui achetaient des produits. La vendeuse, très amène et souriante, à l’accent chantant, fut désolée de ne pas avoir ce que je lui demandais. Sans doute  le garçon perçut-il mon air contrarié car il me proposa timidement de venir chercher de la levure chez lui. Sa mère en avait toujours car elle avait l’habitude de faire le pain. Je le suivis donc et c’est ainsi que nous fîmes connaissance. Il s’appelait Fabian et avait vingt ans. Ses parents habitaient depuis toujours ce village et son père travaillait à l’usine hydroélectrique des Salelles, sur le C hassezac, près des Vans. Il était actuellement sans emploi et préparait un examen pour devenir chauffeur routier. Je l’invitai à venir chez nous le lendemain pour se baigner, tout heureux d’avoir trouvé, à peine arrivé, un jeune à fréquenter pour ne pas être condamné à vivre dans le giron de mes parents.

A suivre ...

 

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