Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
21 septembre 2010

130 L'étranger ( 2/5 )

Pourquoi ai-je eu envie de séduire ce garçon tellement différent de moi ? Je ne me suis pas posé la question sur le moment. Mes motivations n’étaient pas toutes honorables. D’abord j’étais sans petit copain depuis que mon étudiant musicien facteur était parti aux Etats Unis, et je savais bien que notre relation se diluerait dans le temps. Son départ précipité, certes utile à son avenir, avait laissé un vide qui me donnait une légère sensation de vertige. Je flippais encore en pensant que je n’aurais plus jamais à attendre ses visites, aussi aléatoires furent-elles souvent. J’avais besoin, non de le remplacer, mais besoin que quelqu’un de nouveau s’attachât à moi. Une réaction égoïste en quelque sorte, car je ne pensais pas que je puisse me lancer dans une relation amoureuse, ou même me prendre d’affection, pour l’instant. Besoin aussi de tester mon pouvoir de séduction, dont je commençais sérieusement à douter, n’étant plus dans la tranche d’âge ou la fraicheur est irrésistible.

Il accepta mon invitation à diner et nous nous retrouvâmes le lendemain dans ce petit restaurant à l’excellente cuisine où l’on peut avoir des conversations privées grâce à la disposition des tables dans des sortes d’alvéoles. Je notai la perfection de sa mise, un rien affectée, jouant sur des accords de gris jusque dans les chaussures, et soulignant cette couleur de ses beaux yeux. Je notai aussi qu’il mettait un temps fou à manger et qu’il buvait très peu, par toutes petites gorgées, du grand cru classé que j’avais choisi.

— Tu n’aimes pas ce vin ?

— Si, je l’aime beaucoup trop ! C’est pourquoi je me retiens de le boire, pour sublimer chaque gorgée.

Un jouisseur, me dis-je, je m’en doutais.

— Hum ! Quel gourmet ! Tu te contiens ainsi dans tous les domaines ?

— Chaque fois que je veux exalter mes appétits.

Je lui parlai alors d’une de mes sculptures, installée dans mon bureau, qu’il me rappelait tant elle était en mouvement retenu, en tension, en énergie immobile, comme une panthère à l’affût, pour pouvoir mieux se propulser, partir à l’assaut.

— Elle ne va pas me sauter dessus au moins ?

C’était la première fois que je l’entendais dire une plaisanterie. Serait-il en train de se décontracter ? Il accepta, « volontiers » dit-il, de venir voir cette fameuse sculpture. Il fut très surpris de constater que même une forme abstraite pouvait suggérer cette contraction statique, ce dynamisme en puissance.

Dans mon bureau, au dessus de cette œuvre, une frise, couvrant presque toute la largeur du mur, est constituée d’une série de petites photos en noir et blanc sur aluminium, représentant des nus masculins. Belles lumières jouant avec les corps, magnifiant les subtilités de la musculature, les grains de peaux, les textures des pilosités… une petite merveilles se sensualité visuelle pour qui est sensible à la beauté du corps de l’homme.

Je guettai sa réaction quand il leva la tête vers cette série révélatrice de mes goûts. Je vis son regard hésiter à s’appesantir sur ces photos.

— ça ne te plaît pas ?

— Si. C’est très beau. Tu montres à tout le monde ?

— Non, seulement à ceux que j’estime être apte à apprécier.

— Et comment savais-tu que j’allais apprécier ?

— Intuition. J’ai tenté ma chance.

— Est-ce vraiment une chance ?

— Oui, c’est ce que j’espérais.

— Moi aussi.

A suivre ...

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité