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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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1 juillet 2009

117 Gabriel mon amour ( 1re partie )

Ce nouvel épisode des confidences d'Alex comporte neuf séquences.

Il s’était réveillé épouvanté. Non pas par le cauchemar qu’il venait de faire, bien qu’il fût effrayant, mais parce qu’il révélait des instincts cruels et sadiques qui sommeillaient en lui à son insu. Les dragons de l’inconscient s’étaient dressés pour agresser, mordre et se repaître de la douleur de leur victime. Ainsi, à l’atroce souffrance qui le tenaillait en ce moment, venait s’ajouter celle provoquée par la découverte de la noirceur qui se dissimulait en lui.
Ce cauchemar s’était emparé de lui dans un moment particulièrement inopportun. Son ami Gabriel était très gravement malade. Une leucémie s’était déclarée brutalement chez ce garçon de dix huit ans en pleine maturation physique, sportif et plein d’allant. Une fatigue anormale, un teint blafard, des palpitations, besoin de vitamines ? Plus sérieux que ça, sans doute, pour détruire ainsi toute envie de travailler, de sortir, de faire du sport. Quel virus avait-t-il osé s’attaquer à cette merveilleuse machine si bien programmée pour la vie dans toute sa plénitude ?
Hélas ! Le verdict de l’analyse de sang fut sans appel : leucémie aigüe myéloïde. Hospitalisation immédiate dans un service d’hématologie. Chimiothérapie intensive, ponctions de moelle épinière, transfusions sanguines,… une pathologie extrêmement lourde qui mettait à l’épreuve tous les organes vitaux jusqu’à cette phase d’aplasie où la vie peut se dérober.
Il avait tenté de se réconforter en regardant les statistiques qui disaient que 8O% des jeunes patients étaient sauvés. Il s’était interdit de croire aux séquelles que laissait parfois la maladie. Mais il angoissait d’autant plus qu’il ne pouvait aller le voir. Non parce qu’il était dans une chambre stérile, mais parce que les parents du garçon le détestaient, prétendant qu’il dévergondait leur fils et perturbait la bonne marche de ses études. Plus grave, ils l’accusaient d’être responsable de cette maladie dont les causes sont toujours inconnues, comme pour beaucoup de cancers. Ils lui interdisaient l’accès à leur fils qui pourtant ne cessait de le réclamer.
Quand il apprit que son ami était entre la vie et la mort, il se mit à prier, lui l’agnostique, pour qu’un peu de son énergie, un peu de sa vitalité puisse aller soulager ce corps décharné et épuisé jusqu’à l’inertie.
Il avait à ce moment envisagé le pire et s’était demandé s’il aurait le courage de survivre à son ami. Oui, sans doute, car un chagrin, aussi violent soit-il, finit toujours par s’atténuer. Et puis le courage eût été plutôt de mourir, or il se sentait trop lâche pour se donner la mort.
Il se reprochait de n’avoir pas été toujours suffisamment attentif à lui, de l’avoir même un peu négligé parfois, d’avoir provoqué sa jalousie pour l’attacher davantage à lui, d’avoir joué avec lui pour se prouver à lui-même que son amour n’était pas une prison et qu’il avait droit de garder sa liberté. Pourtant il était certain de l’aimer, mais il ne savait pas trop quel contenu mettre dans ce terme et il se posait cette question devenue récurrente : était-il, après de cruelles désillusions, encore capable d’un véritable amour ? Entre le désir et le sentiment, quel était le plus fort ? Quel était le premier ? N’était-ce pas d’abord le désir qui l’avait attiré vers ce garçon plus jeune que lui et qu’il trouvait beau ? Ce n’est qu’ensuite qu’il s’était attaché à lui au point d’être convaincu de l’aimer.
Il revivait sans cesse des  séquences où Gabriel lui avait donné du bonheur.

À suivre ...

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