116 Non, mon adjudant-chef ( 7 / 8 )
Dans ma somnolence, à travers un voile de brume, je vois mon adjudant chef s’approcher de sa femme et lui retirer sa perruque blondasse, puis lui dégrafer et enlever son chemisier, et faire disparaître les seins avec le soutien gorge, dévoilant un torse de mec… Non ! Ce n’est pas possible, mon chef vit avec un travelo ! Ce que je voyais là allait bien au-delà du champ de bataille de mon imagination.
J’ai dû manquer quelques séquences, mais maintenant je la(le) voyais complètement nu(e), affublé(e) de son attirail viril, s’avancer vers le lit pour s’occuper de moi.
Je n’avais jusqu’alors aucun grief contre les travestis. Une marginalité sexuelle comme il y en a tant d’autres. Attiré non. Je trouve déroutante cette double personnalité, cette quête d’identité. Qui est qui ? Qui baise qui ? S’il joue au jeu de elle, tout en voulant rester il, c’est qu’elle est plus bandante qu’il n’y paraît, et alors autant en profiter. Est-ce seulement un jeu ? Pour les drag queens, oui, mais pour les travelos c’est plutôt un piège dans lequel ils s’emmêlent les pédales et qui finit par se refermer sur eux. Captifs. Désirer être une femme phallique c’est caresser un vieux rêve d’hermaphrodisme sans aucune chance d’avoir la protection d’un mythe.
Voici les photos d’une statue célèbre du Louvre qui est une copie romaine d’une sculpture grecque hellénistique : L’hermaphrodite endormi.
Et voici la photo d’un travelo. Evidemment quand il est à poil, il a l’apparence d’un mâle, même en regardant en détail !
L’histoire retient parfois certains noms malgré ou à cause de leur double apparence. Ainsi le chevalier d’Eon qui a effectué des missions diplomatiques ou d’espionnage pour le roi Louis XV, sous l’apparence féminine, s’appelant alors Lya de Beaumont. Après bien des péripéties il finira dans la pauvreté, considéré par tous comme étant une femme. A sa mort, en Angleterre, en 1810, on découvrit avec stupéfaction, en faisant la toilette de la défunte, que cette vieille dame était un homme.
À suivre ...