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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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18 juillet 2008

104 Randonnée (1re partie )

Vêtu d’un pantacourt et d’un sweat, chaussé de ses chaussures d’escalade à semelle Vibram, les pouces accrochés aux sangles du sac à dos, Alex est parti de bon matin chercher l’air de l’altitude.

« Un an. Il y avait un an que nous nous étions rencontrés. Chacun de nos cœurs s’étaient mis à battre un peu plus vite, nos gestes et nos paroles avaient été tout à coup plus saccadés, ou plus nerveux. Et puis nous avions ri quand nous nous étions dit, en même temps, au moment de partir, après avoir fait nos adieux aux autres : « On se revoit quand ? ».
Nous nous étions revus le lendemain. Puis tous les jours suivants. Puis toutes les nuits. Puis tu t’étais installé chez moi et nous vivions ensemble.

─ Aïe ! Cette grosse pierre, tu ne l’avais pas vue ? Tu as failli te casser la gueule !

Tu m’aimais comme un fou, disais-tu. Et je crois bien que moi aussi, même si je ne m’en étais pas aperçu sur le moment.
Tu étais grand, tu avais de larges épaules et une taille fine. Un visage avenant, des cheveux blonds, vraiment blonds, pas décolorés, et des iris de jade qui racontaient tous les merveilleux voyages à venir.
J’avais de la chance. Tu me faisais prendre la vie avec allégresse. Avec toi, je traversais le travail, les ennuis, la fatigue, sans même m’en apercevoir.

─ Espèce de con. Tu n’as pas vu que ce passage était glissant ? Encore un peu t’étais sur le cul !

Pourquoi es-tu si sombre aujourd’hui ? Non, tu ne peux pas être sombre avec tes cheveux blonds, ton teint clair et tes yeux verts. Ce n’est pas le terme qui convient. Pourquoi es-tu si triste aujourd’hui ? T’aurais-je fait de la peine ? Je cherche de quel chagrin je pourrais être la cause. Je passe en revue nos conversations de la soirée d’hier. Je fais défiler les menus faits et gestes qui composent l’ordinaire d’une activité journalière. Je revis la nuit dernière, nos caresses, nos émois, nos ébats. C’est vrai que tu n’étais pas dans la meilleure forme. Je t’ai connu plus ardent, plus impatient, plus avide, plus passionné. Surmenage ? Lassitude passagère ? Je ne t’en veux pas. J’accepte tout de toi, sauf de lire de la mélancolie dans tes beaux yeux.

─ T’es complètement dans la lune. Tu t’es gourré de chemin. Là-bas, c’est à gauche qu’il fallait prendre. Maintenant tu n’as plus qu’à faire une traversée dans cette caillasse pour retrouver le bon sentier.

Je suis allé te chercher à la sortie de ton travail, l’autre jour. Je pensais te faire plaisir. Une fois, exceptionnellement, ça ne peut pas te compromettre auprès de tes collègues. Et puis ça t’évitait d’attendre le bus sous la pluie, et de faire ce long trajet dans la promiscuité et les odeurs que tu supportes si mal. Le cuir et les CD de ma voiture, c’est quand même mieux. Je n’ai pas compris que tu me fasses plus ou moins la gueule toute la soirée. Est-ce que je te surveille ? Evidemment non. J’ai confiance en toi. C’était par pure gentillesse que je suis allé te chercher.
J’ai voulu te raconter des petites anecdotes amusantes de ma vie pour te dérider. J’aime bien raconter. J’ai l’impression que ça t’a irrité un peu plus.
Tu n’as pas voulu que nous prenions notre douche ensemble comme nous en avions maintenant l’habitude le soir. Tu as pris deux cachets d’aspirine pour arrêter un mal de tête naissant, et tu t’es couché en te tournant vers le mur. Je me suis approché de toi. Je me suis plaqué contre toi comme j’aime tant le faire pour m’endormir. Tu m’as laissé faire. Mais je n’ai pas osé glisser mes doigts le long de ton ventre, flatter au passage les poils de ta toison, et poser ma main sur ton sexe, comme un oiseau se pose avec douceur sur son nid.

─ Merde ! Tu n’as pas vu que cette pierre était bancale pour traverser ce torrent ? C’est malin ! Maintenant tu as un pied mouillé. »

À suivre ...

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