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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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25 juin 2008

102 Histoire vraie ( 3° partie )

Combien de temps restai-je ainsi ? Je n’en sais rien. J’avais perdu toute notion de durée, j’avais perdu tous mes repères.
Puis je sentis le sang revenir dans mes veines. Je perçus la réactivation de mes neurones,… et ce fut pire.
Je me précipitai sur le corps de Youri et le pris dans mes bras. Non, tu ne peux pas me faire ça. Tu n’as pas le droit. Reviens, reviens. Je l’embrassai et l’inondai de larmes, tentai de le réchauffer en le serrant contre moi. Son corps était intact, son cœur ne battait plus.
Que s’était-il donc passé ?
Une overdose,  me dit la bécasse.
A nouveau une pensée négative, pensai-je. C’est fou la faculté qu’ont certains de mettre leur esprit au service de la noirceur.
J’allai chercher les vêtements du pauvre petit et l’habillai en pleurant et en le caressant. Comme sa chemise était tachée de peinture, je lui mis une des miennes, la bleue cintrée qui lui allait si bien. Je lui arrangeai sa coiffure, l’embrassai sur les lèvres, long baiser d’adieu au monde de l’innocence, à la planète des mirages, au temps des chimères. Je l’installai sur le lit à sa place habituelle.
Mon étoile avait filé vers d’autres aérolithes, et me laissait nu et glacé dans ce monde misérable. Mais peu à peu je me ressaisissais. Mon esprit méthodique reprenait son ouvrage. Je sus qu’il me fallait appeler la police. Cette mort était suspecte. J’allais être interrogé, et même suspecté. Je m’en foutais. Mon petit ange était mort. Tout le reste m’était indifférent.
Une fulgurante pensée me traversa l’esprit. Je vivais dans un rêve, j’allais me réveiller. Bien entendu que j’étais dans un songe, il est irréaliste de mourir sans raison à vingt ans. Vite, vite, que je rouvre les yeux. Que j’oublie ce cauchemar en voyant à côté de moi, grands ouverts eux aussi, délicieusement tournés vers moi, les yeux ingénus et confiants de ma petite étoile. Et aussitôt je partis dans le monde de Youri, petit paradis de candeur toujours récompensée, où les délices sont la règle et la féerie naturelle. Ce monde qu’il raconte avec tant d’éloquence et d’amour dans toutes ses sculptures.
Mais un glas me ramèna à la funeste réalité. Non, ce n’était pas un glas, c’était le tintement du carillon de ma porte. C’était une intrusion dans cet enclos d’utopie et de rêve, une fracture de cette constellation édénique, un anéantissement de cet espace sublime dans lequel nous vivions. C’était l’arrivée des policiers.
Tout à coup l’air silencieux fut saturé d’éclats de voix et de vifs mouvements. C’était le branle-bas de combat, qui me brisait un peu plus. Ultime horreur me vrilla le cœur, ce mot, tant redouté, qui éclata soudain, étourdissant les autres si prompts à s’imposer : autopsie.
On allait ouvrir cette peau veloutée, tailler dans sa pulpe et découper les chairs. Des mains de latex allaient s’emparer des organes rougeoyants et dans des récipients les poser sans émoi. Je ne pus surmonter cette vision d’abattoir et sentis sous mes pieds le sol se dérober. Je perdis connaissance. Sans doute le médecin, requis pour mon ami, vint-il à mon secours. J’ignore ce qu’il me fit, mais je repris vite l’usage de moi-même.
Quelques instant plus tard, je me retrouvai seul, grand oiseau aux ailes brisées perdu au dessus des mers. Je pris des somnifères, deux fois la dose prescrite, et m’endormis sur les coussins du canapé.

À suivre ...

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Commentaires
P
Tant pis pour toi ...<br /> <br /> Mais tu ressembles vraiment à mon horrible prof de français en seconde, qui m'avait viré de cours pour insolence ! C'était drôle, pour moi, cette coïncidence entre tes réactions ici et mes écrits.<br /> <br /> Je préfère celle avec qui je correspond, dont je fus le meilleur élève.<br /> <br /> Sérieux, à force de confidences, cet Alex il évolue quand même pas d'un poil. Un vrai prisonnier.<br /> <br /> Oliv'
M
Peu me chaut de ton chaloir.<br /> <br /> Mathys
P
je me demandais, si, à force d confidences, Alex connaissait le vieux verbe chaloir...<br /> <br /> Ce qui est bien avec les blogs, c'est qu'on peut replacer des coms dans l'actu de leur auteur ...<br /> <br /> Oliv'
P
pourquoi polémique: constat psychologique, c'est tout.<br /> <br /> laisser dormir, laisser tomber, kif-kif !<br /> <br /> Oliv'
M
J'ai évoqué avec Alex cet embryon de polémique.<br /> Répartie immédiate : <br /> "laisse tomber"
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