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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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19 juin 2008

1O2 Histoire vraie (1ère partie )

Ce que je deviens ?
Que dire ? Que je suis devenu président directeur général d’une grande entreprise cotée au CAC40 ? Non, ça ne paraît pas plausible. Que je me suis marié sur un coup de tête, pas de cœur, avec une riche héritière et que je m’apprête à divorcer ? Non, la ficelle est un peu grosse. Que je suis toujours célibataire et en quête de l’amour de ma vie, que je suis très bien dans ma tête et partout ailleurs aussi, que je gagne bien ma vie ? Non, elle va chercher à me mettre le grappin dessus.

Eh bien voilà ce que je lui racontai :
Depuis quelque temps j’hébergeais un jeune sculpteur un peu déboussolé qui s’appelait Youri. Je ne sais même pas pourquoi j’avais entrepris cette bonne action. Je suppose qu’il se posait la même question. A moins qu’il ne se posât aucune question en dehors de celle relative à son art.
Il arrivait chez moi à n’importe quelle heure de la nuit, épuisé de travail et couvert de poussière de ponçage, mais après avoir vidé mon frigo et passé une demie heure sous la douche, il était complètement régénéré et avait des envies qui rejoignaient les miennes.
Etait-il si beau que sa bohème m’enchantât au lieu de m’irriter ? Pas vraiment. Mais il avait un charme slave indéfinissable, un regard angélique, et une candeur à toute épreuve. C’était mon petit ange. Pas mon ange gardien, parce qu’il ne veillait pas du tout sur moi. C’était plutôt moi qui étais de garde, et qui le protégeais autant que possible de tous ces prédateurs avides et cupides qui l’entraînaient dans des dérives glissantes, dans des marécages fangeux, dans des puits insondables.
Oui, il se shoutait  et clamait haut et fort que la drogue décuplait sa créativité. Il buvait aussi, prétendant que l’alcool lui permettait de mieux supporter « l’insoutenable légèreté de l’être ».
Il se droguait, buvait, et c’était moi qui planais !

Il est sculpteur te dis-je, et il voulait toujours m’emmener dans son atelier. J’y allais de temps en temps, après mon travail, ou pendant le week-end. C’est un vieil entrepôt désaffecté plein de courants d’air avec un désordre assez indescriptible. Mais il se retrouve très bien dans cette pagaille.
Cet atelier lui convenait à merveille car il avait la place d’entreposer toutes ces vieilles ferrailles de récupérations qu’il se proposait de recycler pour les transformer en œuvre d’art. Et c’est vrai qu’il les métamorphosait. Ces matériaux de rebut, sales et rouillés, auraient pu constituer des pamphlets contre la gaspilleuse société de consommation. On en a tant vu depuis si longtemps que cela eût été du rabâchage. Ils auraient pu devenir des machines animées de moteurs électriques, singeant les machines industrielles, mais en les ridiculisant par l’inutilité ludique de leurs frénétiques mécaniques. Bien entendu c’eût été un plagiat de Tinguely, qui a pris un plaisir fou à réaliser ses machines idiotes dont il y a de merveilleux exemples au Centre Pompidou. C’était dans les années soixante, au moment du « Nouveau réalisme », en France, et du Pop Art, aux USA. 
Youri les transforme en objets poétiques, parfois drôles, toujours énigmatiques, pleins de délicatesse et de fragilité apparente.

À suivre ...

 

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