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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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27 mai 2008

099 Le garçon de la piscine ( 10 / 12 )

─ Comment puis-je être sûr que tu tiennes à moi ?
─ Et pourquoi crois-tu que tu sois le seul  avec qui je vienne régulièrement passer mes soirées et mes nuits ?

Je savais bien, parce que j’ai gardé ma faculté d’observation, malgré mon aveuglement d’amoureux, qu’il adorait jouer au favori. Favori de tout le monde. Sa beauté le lui permettait, son intelligence, son sens de la répartie, sa sensibilité, aussi. Il jouissait intérieurement d’être convoité par tous ces garçons et toutes ces filles autour de lui. Mais extérieurement il gardait une attitude modeste et presque réservée qui ajoutait à son charme. Je pense que c’était un séducteur. Mais séducteur par jeu, pour mesurer son pouvoir, pour en jouir un instant avec l’un et avec l’autre, une seule fois avant de passer au suivant. Je ne pense pas qu’il ait eu besoin de séduire pour juguler une angoisse existentielle, ou une vulnérabilité secrète. C’était un jeu, dont heureusement je ne faisais pas partie.
Il ne se vantait jamais de ses conquêtes. Mais il ne me mentait pas non plus.

─ Ça n’a aucune importance pour moi. Je veux profiter de tout ce que m’offre la vie. Tu ne comprends pas ça ? Tu ne fais pas la différence entre s’aimer et jouir ? C’est toujours vers toi que je reviens. J’ai horreur des scènes de jalousie. Laisse-moi mes territoires, j’ai besoin d’eux. Mais c’est toi qui comptes, tu le sais bien.

Au moins étais-je sûr de n’être pas pour lui qu’un instrument de plaisir. Ce que nous vivions ne relevait pas de la seule émotion génitale. Mais je ne savais pas très bien ce que j’étais pour lui.

Nous vécûmes ainsi pendant plus d’un an. Il me procura des joies immenses. Il me plongea aussi dans des tourments infernaux. J’eus de terribles moments de cafard. Je vécus les affres d’une épuisante jalousie. Quand il restait près d’une semaine sans venir je me sentais seul et abandonné. Et puis il arrivait, tout frétillant. Il me sautait au cou. Il m’enchantait aussitôt, et je balayais d’un revers de mémoire les jours difficiles. Il était là, il était avec moi, et je sentais bien qu’il était tout à notre rencontre, à nos retrouvailles, qu’il y prenait plaisir et que rien d’autre ni personne d’autre, à cet instant, n’avait d’importance.

Un jour, en arrivant plus tôt que d’habitude, à sa façon d’être plus câlin en me prenant dans ses bras, de m’embrasser un peu plus longuement, je sentis qu’il y avait quelque chose de nouveau. Je le regardai au fond de ses beaux yeux sombres :

─ Qu’as-tu à me dire ?
─ Comment as-tu deviné ? Tu es magicien ?
─ Tu n’es pas tout à fait comme d’habitude. C’est grave ?
─ Je vais te faire de la peine.
─ Tu as rencontré quelqu’un et tu me quittes.
─ Mais non, idiot, ce n’est pas ça du tout.
─ C’est quoi alors ?
─ Tu sais, je suis à la fois joyeux et triste.
─ Je crois bien que la joie va l’emporter. Allez, vas-y, je suis prêt à tout entendre.
─  J’ai obtenu une bourse pour poursuivre mes études dans la fameuse NYU, l’université de New York.
─ C’est bien pour toi, tu as raison d’être joyeux. Je ne vois pas pourquoi tu serais triste.
─ Je suis attaché à toi.
─ Quand pars-tu ?
─ Dans trois semaines. Mais je reviendrai, tu sais, aux vacances. On se retrouvera, on fera la fête. Et puis tu viendras me voir. Tu es déjà allé à New York ?

« Est-ce que je parviendrai à l’aimer moins quand il sera à 6000 km de moi ? »

À suivre ...

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