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Confidences d'Alex
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  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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14 mars 2008

096 Je t'écris ( 2° partie )

Je reprends ma lettre laissée inachevée hier.
De nous deux le plus aveugle ce fut moi.
Comment ai-je fait pour ne pas m’apercevoir des abandons de ton attention ? Imperceptibles au début, il est vrai. Ils m’ont échappé parce que je ne voulais pas les voir, parce que j’avais décidé de ne pas les voir, de fermer les yeux sur ce qui bientôt devint une évidence. Je voulais te garder. Je refusais d’admettre que tu allais me quitter, que probablement tu en aimais un autre. Je me suis laissé glisser ainsi vers la plus amère de mes illusions.
Tu ne voulais pas me faire de peine en me disant la vérité, ou tu étais trop lâche pour oser affronter ma douleur. Tu me disais toujours les mots que j’aimais entendre, mais je lisais sur tes lèvres un autre texte, où je n’avais plus d’existence. Et puis tes mots se sont taris, tu pensais trop à l’autre pour parler avec moi. Tu n’avais plus rien à me dire.
Moi, je ne posais pas de questions, j’avais trop peur de tes réponses. Je ne me reconnaissais pas, moi qui m’étais juré de ne pas me laisser prendre dans les rets de l’amour, de ne pas me laisser emprisonner dans des passions incontrôlables et pouvant être dévastatrices. Moi dont l’orgueil m’avait jusqu’alors protégé d’un abandon à des frénésies amoureuses indomptables, j’avais trouvé de la grâce dans l’abandon.
Moi qui voulais conserver l’entier contrôle de mes sentiments, parce que je sais parfaitement la précarité des amours, je me conduisais comme un être dépourvu de raison. Rien ne me paraissait pire que de te perdre.
Moi qui aimais aller toujours de l’avant, voilà que j’appréhendais demain… sans toi.

Eh bien c’est fait. Tu m’as quitté. Assez élégamment il faut dire. Tu as de la classe, je dois le reconnaître. C’est d’ailleurs ce qui m’a d’abord attiré vers toi, ton allure et ta classe sans aucune affectation. Une distinction naturelle que je t’ai toujours enviée. Une douceur et une gentillesse lisibles sur ton visage, et qui n’ont pas été démenties. C’est bien pourquoi je me suis tant attaché à toi.
Quand tu m’as annoncé que nous ne serions plus amants je le savais déjà, mais je voulais que ce soit toi qui me le dise. Je voulais que tu choisisses les mots qui me feraient le moins de mal possible. Tu les as trouvés et je t’en remercie. Pour ma part j’avais anticipé ma réaction. Je ne voulais pas te montrer ma souffrance, à la fois pour ne pas te donner de remords, et pour ménager mon foutu orgueil qui ne supporte pas que je dévoile les faiblesses et le désarroi d’un cœur trop tendre. Il fallait que tu me trouves insensible, indifférent à ton désamour. Je crois y avoir réussi. Ton visage a exprimé la surprise. Tu t’attendais à quoi ? de la colère ? des pleurs ? Tu as eu droit à de la froideur et tu as laissé paraître une certaine désorientation. Tu as pensé finalement que notre séparation se passait beaucoup mieux que tu ne l’avais prévue. Un soulagement pour toi. Je suis content d’avoir pu te jouer cette comédie, et de garder pour moi seul les larmes que tu m’as fait verser.

A suivre...

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