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Confidences d'Alex
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  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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28 juin 2007

079 Le tir à l'arc (7° partie)

« Il y a peu de temps que je suis rentré et je suis en pleine réorganisation de ma vie, en changeant tout ce qui m’avais passionné avant. Tout sauf le tir à l’arc, que je viens de reprendre, et qui m’a donné l’occasion de te rencontrer. Mon père m’a trouvé un boulot dans ses bureaux, que j’accomplis avec application sinon avec talent, et je loue un petit appart pour être indépendant. Ça se passe plutôt bien, à part ces relents du passé qui se jettent à ma figure, me prennent à la gorge, et m’étouffent. Mais je t’en ai déjà parlé.

Il y a autre chose que je voudrais t’avouer. Le phénomène me paraît irréversible. Maintenant j’ai peur des femmes. C’est probablement une réaction d’orgueil. Une réaction de mâle blessé dans son amour-propre. Mais c’est ainsi. Cet animal handicapé, on peut l’aimer sans doute, mais il y aura toujours un fonds de compassion, une envie de protéger, une envie d’aider, que je ne peux pas supporter. Peut-être est-ce seulement dans ma tête mais c’est tenace. Ce regard empreint de compassion, je ne le vois pas chez les mecs. Je ne le vois pas dans tes yeux par exemple. J’y lis, et je ne crois pas me tromper, un peu d’admiration. Tu ne peux pas savoir le bien que tu me fais, même si je ne mérite pas ce sentiment.

─ Je me dis que je ne serais sans doute pas capable de surmonter une telle épreuve.

─ On ne le sait qu’après. Un moment après.
Je ne suis pas complètement guéri. Je veux dire psychologiquement. La preuve c’est que je cache mon handicap. Quand je t’ai rencontré et que tu m’as demandé si je m’étais fait mal à la jambe, je t’ai raconté un bobard. Je t’ai dit que j’avais un problème de ménisque. J’ai fait une grave erreur. J’aurais dû te dire tout de suite la vérité. Cette erreur a eu pour conséquence ma fuite quand tu as commencé à t’intéresser à mon corps. Il faut que je m’affiche comme handicapé. Ne pas tricher. Ça je n’y arrive pas toujours. Imagine que je t’aie laissé déboutonner mon jean. Je suppose que c’était pour y glisser la main. Jusque là tout se serait bien passé. Et puis, forcément, à un moment, tu aurais découvert la supercherie. Alors ?

─ Alors rien. Je t’aurais demandé ce qui t’était arrivé.

─ Oui, sans doute, parce que t’es un bon mec. Tu aurais continué. Humilier un handicapé, ça ne se fait pas. Et moi j’aurais lu dans tes yeux le refoulement de ton dégoût. Je lis beaucoup de choses dans les yeux. Je ne veux pas de pitié. C’est pourquoi j’ai fui. Je voulais que tu le saches. C’est pas parce que tu ne me plais pas. Au contraire tu me plais trop. J’ai une furieuse envie de tout connaître de toi…

─ Attends. Qu’est-ce qui nous empêche, maintenant  que je sais ?

─ Tout. Il y aura toujours entre nous ce mensonge. Je ne pourrai m’empêcher de penser que j’ai commencé par te tromper, et que c’est de bien mauvais augure. Et tu ne pourras jamais t’empêcher de penser que tu n’as pas tout à fait ce à quoi tu t’attendais, mais que c’est toi qui as pris l’initiative, qui as  voulu, et que tu dois assumer jusqu’au bout, parce que tu n’es pas un salaud.
Tu comprends qu’il y aura toujours un doute entre nous ? Une ombre qui nous empêchera de vivre un amour solaire comme celui auquel nous aspirons tous les deux.
Crois bien que j’en suis bouleversé, parce que tu corresponds exactement à mon fantasme. Un beau mec sympa, ouvert, intelligent, généreux, sensible, pas bécheur, avec un petit corps à la sensualité naturelle presque provocante…

─ Arrête, tu vas me faire rougir. C’est toi qui me vois comme ça. C’est trop beau pour être vrai.

─ Laisse-moi te voir comme ça, et j’ai pas fini… »

A suivre...

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