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Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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25 juin 2007

O79 Le tir à l'arc (6° partie)

─ Ne crois pas que tu m’ennuies en me racontant. Au contraire, je te trouve extraordinaire. Continue, Robin, je t’en prie. Tu es resté longtemps hospitalisé ? 

─ Oui, je suis resté longtemps, mais je m’étais habitué à ce rythme invariable de l’hôpital. J’y avais mes repères, je m’y étais presque fait des amis parmi le personnel. Très chouette le personnel. J’avais la hantise de rentrer chez moi : les pleurs, les regards attendris, les regards détournés, les attitudes rendues maladroites par le désir de ne pas froisser un handicapé… je n’avais pas envie d’affronter tout ça. J’avais franchi un cap mais je me sentais encore fragile et je craignais que les manifestations un peu trop marquées d’affection me soient pesantes et me replongent dans la nostalgie de ce que je ne connaîtrais plus jamais. J’aurais aimé repartir à zéro, larguer tout ce qui me rattachait au passé, me reconstruire sur des bases entièrement nouvelles. Mais je ne pouvais infliger cela à mes parents, que j’aimais malgré tout, et qui étaient littéralement dévorés de remords. Au lieu de les fuir, j’avais à les rassurer, à leur ôter tout sentiment de culpabilité. Je rentrai donc chez moi.
Mais j’avais une petite amie, et je ne pouvais supporter l’idée qu’elle me garde par pitié.
J’avais entretenu avec cette amie une correspondance pour la préparer à ne plus me revoir. En fait je ne tenais pas énormément à elle et mon sacrifice n’a pas été bien grand. Je peux te le dire puisque je connais ton désir des garçons, mais j’avais une fille un peu par convention, parce que je n’avais jamais été fichu de me dire bien en face que depuis les débuts de mon adolescence je m’intéressais davantage aux mecs qu’aux nanas.
C’est sans doute à cause de mon environnement. Dans les milieux sportifs que je fréquentais, au lycée aussi d’ailleurs, j’entendais toujours des injures du genre pédé, tapette, enculé. C’était pour rigoler bien sûr, et jamais ça ne s’est adressé à moi, pour la bonne raison que depuis la 6° j’avais des petites amies. Donc j’avais une solide réputation d’hétéro. Mais je faisais semblant d’ignorer que ces nanas étaient des paravents. C’est dans les milieux mecs que je me plaisais. Et dans ceux que je fréquentais on jouait volontiers les homophobes.
Sans doute j’ai manqué de courage. J’imaginais la réaction des copains s’ils apprenaient que j’avais des « orientations différentes » comme on dit hypocritement. J’imaginais la réaction de mes parents, qui me prenaient pour un cancre et un bon à rien, s’ils apprenaient que leur fiston était, en plus, un pédé. J’ai manqué de courage. Pourtant, du courage, j’en mettais dans tout ce que j’entreprenais. Je ne craignais pas le risque physique, que ce soit au rugby, en escalade, où j’étais bon, ou en parapente. Mais pour mes « orientations », oui, j’ai capitulé. Je n’ai pas eu d’expérience. Je percevais seulement le désir de mon cœur de battre très fort pour un garçon.
Je ne pensais même pas au sexe, mais je me sentais fait pour aimer un garçon. Figure-toi que c’est à l’armée que j’ai eu mes premières expériences masculines. J’y ai pris du plaisir, c’est vrai, mais comme c’était purement sexuel, ça ne me donnait pas entière satisfaction. Je me rendais bien compte que les mecs, et moi aussi, avions besoin de décompresser et que c’était infiniment mieux à deux que tout seul. Mais l’amour dans tout ça ? Et même l’amitié ? Moi j’aspirais à de la tendresse, à une connivence très intime entre hommes. Bref, je n’y ai pas trouvé mon bonheur.
Et puis est arrivé cet accident qui a fait tout basculer.

A suivre...

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Commentaires
M
Je t'adore.<br /> File-moi ton adresse que je puisse parler avec toi.<br /> En plus j'aime beaucoup cette chanson U-Turn (Lili) de Aaron. Je l'écoute souvent sur mon iPod.<br /> <br /> Bizous<br /> <br /> Mathys
L
Tu écris vraiment bien, c'est un plaisir que de se plonger dans tes récits où des tonnes de réflexion sur soi-même en ressortent....
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