Seb 3 "Attention les yeux!"

Ici je triche, parce que le Saint-Sébastien de Voinquel est tout érotisme.

Voinquel était photographe de cinéma, mais il a fait une œuvre plus personnelle, peu connue, essentiellement consacrée au paysage et au nu masculin. On peut dire qu’il fut un précurseur, dans les années quarante, du nu masculin.

On peut remarquer qu’il utilise ici les mêmes procédés de composition et d’éclairage que les maîtres anciens, mais avec cette technique moderne qu’est la photographie.

Tout contribue à nous faire porter sur ce garçon, qu’on soit homme ou femme, un regard érotique. Comme pour le Saint-Sébastien de Guido Réni, on est tenté d’assimiler ce regard, de convoitise ou amoureux, à une flèche.

« La blessure que l’on voit en ton cœur,    
Beau jeune homme aux appas dévoilés,    
Fut faite par des yeux si puissants,    
Qu’ils laissèrent une atroce splendeur,    
Que je ne puis regarder. »

Comments

[Mathys]

Vous êtes de bons observateurs, Joseph et Pierrot.

Oui, Joseph, il y a toujours plusieurs interprêtations possibles d'une oeuvre artistique. Je crois que si tel n'était pas le cas, ce serait une oeuvre médiocre, voire sans intérêt du tout.

Oui, Pierrot, une tête de taureau, avec de belles cornes. La corne est un symbole phallique, que Dali, par exemple, a utilé sous forme de corne de rhinocéros.

Biz

Mathys

[Pierrot]

La première flèche traverse le cou, et la seconde souvent la cuisse. Ici elle atteint le garçon en limite d'un point névralgique.

Et l'arbre a figure étonnante, sur la droite, on pourrait bien distinguer la silhouette d'un taureau !

[joseph]

et les contrastes amènent bien le regard sur le personnage, même les feuillages y contribuant par leurs courbes - évidemment il y a aussi quelques flèches perdues , comme si l'artiste voulait imposer plusieurs lectures à son oeuvre