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Confidences d'Alex
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  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
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22 juillet 2006

045 Le rosbif 2 L'exposition de photos

C’était assez régulièrement qu’Alex recevait un carton d’invitation pour un vernissage dans cette galerie où il avait un jour longuement parlé d’art contemporain avec la galeriste. Depuis, elle l’invitait à chaque nouvelle exposition, et quand il le pouvait, Alex s’y rendait, avide de découvrir de nouvelles formes d’expressions artistiques, qui la plupart du temps le déconcertaient complètement. Ce samedi, en fin d’après midi, il avait donc décidé d’honorer cette invitation et il avait convaincu son copain Marc de l’accompagner.
Les cimaises étaient occupées par de petites photographies et des vidéos de Greg Valdito, un jeune artiste qui faisait sa première exposition personnelle. La technique photographique était classique, apparemment sans intervention de Photoshop ou d’un quelconque logiciel de bidouillage numérique, qui d’ailleurs donne parfois des images originales et magnifiques.
C’est le sujet qui était inhabituel. Greg ne photographiait que des fragments de corps ligotés. Ces fragments étaient si petits, et agrandis à un format 20/30, qu’on avait peine à identifier la partie du corps concernée. En fait c’était un peu un inventaire du corps, et en questionnant l’artiste, on s’apercevait que, par le grain de la peau, sa pilosité, son élasticité, sa pigmentation, on parvenait à reconnaître, ici un détail de crâne rasé, là de joue, ou de sein de femme, ou de nombril, etc.
Les séances de ficelage faisaient partie de l’œuvre. Des vidéos passaient des enregistrements des séances de ligotage sur de petits écrans de la dimension des photographies. La technique s’avérait être parfois chirurgicale. Car s’il paraît facile de ficeler comme un saucisson un bras, un ventre, une cuisse, un doigt ou un pénis, il est beaucoup plus difficile et délicat de le faire sur une paupière close ou une lèvre, sans endommager le modèle.
Chaque sujet était décliné en une suite de cinq éléments : d’abord la vidéo, puis la photo de la peau emprisonnée. Venaient ensuite trois clichés qui montraient le retour progressif de la peau à son état d’origine quand on la libérait de ses liens.

    ─  Comment trouves-tu ? demanda Marc.
    ─  Je trouve ça super érotique, répondit Alex.
    ─  Toi tu trouves toujours tout érotique.
   ─  C’est pas ça, mais cette chair dont on sent qu’elle durcit sous la pression des liens, et quelle gonfle parce que la circulation sanguine est perturbée, elle me fait penser aux seins d’une nana, à ses lèvres, ou à la bite et aux couilles et aux muscles qui se tendent pour l’amour.
   ─  Moi, l’idée d’être ligoté m’est insupportable. Toi aussi d’ailleurs, qui ne supportes pas les entraves. Tu ne vas pas me dire qu’une bonne séance de bondage te ferait jouir !
    ─  Non, je ne te parle pas de ça. Ces photos s’inscrivent dans mon imaginaire. Et en plus je les trouve esthétiques. Regarde, les fils deviennent des graphismes qui traversent l’image. L’opposition entre cette matière synthétique et fibreuse des liens, et le velouté de la peau parsemée de petits accidents de terrain, c’est super bien rendu.
    ─  En tout cas il passe un temps fou là-dessus, et pour dire quoi ? Tu comprends le message ?
    ─  Mais, Marc, on en a déjà discuté, l’art ne véhicule pas forcément un message. Il peut être beau, il peut être émouvant, il peut n’être ni l’un ni l’autre et te parler quand même. Mais ce n’est pas un langage littéraire, ou scientifique. C’est un autre langage, qui est en toi, mais qui n’est pas codifié.        ─  Et si je ne ressens rien, c’est l’artiste qui est nul ou c’est moi ?
    ─  Il est possible que l’artiste soit nul. Il est possible aussi que tu n’aies pas l’accès à son univers, ou qu’il n’y ait aucune résonance avec ton être profond.
    ─  Mon être profond ! J’aimerais bien le connaître, celui-là.
    ─  Moi aussi.
    ─  Je sens que tu vas déconner. Allons au buffet
.

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Commentaires
P
Je sens que tu vas déconner.<br /> <br /> Belle chute, sur le buffet.
M
Bien celle-là !<br /> D'autant que c'est dans le fil de la 3° partie.<br /> Aurais-tu deviné la suite ?<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
J
il n'y a pas long , un jeté de dé sans plus !
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