Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Confidences d'Alex
Confidences d'Alex
  • Chronique de la sexualité du jeune Alex. La sexualité ambigüe de son adolescence, ses inhibitions, ses interrogations, ses rêves, ses fantasmes, ses délires, ses aventures, ses expériences.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
22 mai 2006

038 Le rendez-vous manqué

C’était une partie de foot organisée par le prof de gym entre les élèves d’un même groupe mais de classes différentes. Alex était assez nul au foot, et d’ailleurs, contrairement à presque tous les garçons qu’il côtoyait, il n’aimait pas ça. Il n’avait non plus aucun plaisir à regarder un match de foot, fut-il d’une importance planétaire, à la télévision. Mais dans le cadre du cours de gym, il avait de temps en temps l’obligation de taper dans le ballon rond. Taper dans ce ballon lui posait aussi un problème car celui-ci ne prenait jamais exactement la direction voulue, ce qui lui valait des quolibets de ses coéquipiers. Pourtant il faisait le maximum pour jouer le mieux possible. Il fonçait sur le ballon quand celui-ci se dirigeait dans sa direction en y mettant toute son énergie.

C’est bien ce qu’il fit ce jour-là : il démarra à fond la caisse quand Richard lui fit une passe inattendue pour se dégager d’un adversaire. Il ne vit pas que le gros Julien se propulsait lui aussi en direction du ballon.
La collision, pourtant latérale, fut violente. Les deux garçons roulèrent à terre. Julien se releva aussitôt en se tenant la tête, mais Alex resta allongé sur le terrain, évanoui. Aussitôt tous les joueurs et le prof arbitre se rassemblèrent autour de lui. Le prof interdit de le toucher, lui balança de la flotte sur le visage et sur le crâne, et envoya un élève dégourdi appeler du secours.
Au bout de secondes qui parurent interminables, Alex ouvrit les yeux et revint à lui. Il fut tout étonné de voir tous ces visages penchés au dessus de lui. Quelqu’un tentait de mesurer le pouls et le prof lui avait remonté son tee-shirt et lui massait le cœur. Il voulut se relever mais on l’en empêcha et on lui cala une veste de survêt sous la tête.
Les instants qui suivirent parurent très longs à Alex qui se sentait sonné et avait affreusement mal au crâne du côté gauche.
Des brancardiers arrivèrent et le placèrent délicatement sur une civière. Puis il fut transporté dans une ambulance qui démarra toutes sirènes hurlantes. Nettoyage de l’hématome  qui suintait, prise de tension, du rythme cardiaque, pose d’une minerve. On s’occupait bien de lui qui avait repris tous ses esprits mais fut pris de vomissements pendant le trajet.
Arrivé aux urgences il fut pris en main par une équipe médicale qui le fit passer des salles de radio à celles d’examen pour l’électro et la prise de sang ; Puis, après lui avoir pschitté une sorte de fluide glacial sur son hématome, on le conduisit, toujours sur le brancard roulant, dans une chambre à 4 lits où sans arrêt entraient et sortaient des gens paraissant affolés, ou au moins stressés, venant prendre des nouvelles des alités qui paraissaient en mauvais état. Ce climat d’agitation fébrile augmentait considérablement son inquiétude. Le check up qu’il venait de subir allait-il révéler quelque chose de grave ? Qu’allait-on lui faire ? Combien de temps allait-on le garder ici ?
Il attendit, il n’y avait d’ailleurs que cela à faire, et essaya de calmer son angoisse. Il se sentait en tout cas tout à fait remis, hormis cette douleur au crâne, qui s’était bien atténuée avec le fluide glacial.
Au bout d’un temps qui lui parut infiniment long, il vit arriver son prof de gym venant aux nouvelles. Il lui demanda aussitôt ce qui lui était arrivé car il y avait un « trou » entre son départ fulgurant vers le ballon et tous ces visages inquiets penchés au dessus de lui. Alors le prof lui raconta la collision, sa syncope.

     ─  J’étais pas complètement parti, dit Alex, parce que j’ai fait un rêve extraordinaire.
    ─  Te fatigue pas. Tu nous raconteras ça plus tard. D’ailleurs voilà le médecin.
    ─   Eh bien, jeune homme, comment vous sentez vous ?
    ─  Très bien M’sieur.
    ─  On vous a passé pas mal de d’organes en revue. Vous n’avez rien à la tête ni au cou, votre capacité respiratoire est excellente, votre electro aussi et votre sang parfait. Votre professeur va vous raccompagner chez vous, mais vous devez vous reposer. Au lit en rentrant, jusqu’à demain. Si vous avez mal à la tête prenez un peu d’aspirine.
    ─  Oh merci. J’avais tellement peur que vous me gardiez !

C’est à moi, Mathys, de nombreuses années plus tard, qu’il a raconté ce rêve qu’il avait fait pendant son évanouissement.

Le terrain de foot ressemblait à celui sur lequel il venait de jouer mais c’était la nuit et il était violemment éclairé par de puissants projecteurs à la lumière blafarde. Les tribunes et les gradins étaient noirs de monde et une fièvre, une impatience à peine contenue, étaient nettement perceptibles chez les spectateurs.
L’équipe de joueurs dont il faisait partie était seule sur le terrain. Il ne connaissait aucun d’entre eux. Ils lui paraissaient tous grands, costauds, baraqués même, avec des visages peu amènes, on peut même dire des mines patibulaires. Tous les regards étaient tournés vers lui, menaçants, comme s’il avait commis un acte criminel.
Alex ne comprenait pas. Etait-ce son inaptitude à bien jouer au foot qu’on lui reprochait ? Son incapacité à bien diriger le ballon ? Ou bien la faute était-elle plus grave, impardonnable, comme d’envoyer le ballon dans son propre but ou de faire le jeu de l’adversaire ? En tout cas le climat de menace était réel et ne pouvait être que le prélude à une scène de châtiment, une sorte de punition expiatoire.
Une sorte de grondement venant de la foule envahit le stade, s’amplifia, enfla jusqu’à devenir assourdissant. La foule s’impatientait et réclamait l’exécution de la sentence. Elle vibrionnait déjà du plaisir sadique qui allait la faire jouir dans quelques instants. Elle exigeait un spectacle grandiose à la hauteur de l’abominable crime de lèse-football qui avait été commis, une mise à mort de l’instrument de cette humiliation de l’équipe et des supporters du ballon rond. Il fallait laver la honte de cette déroute inadmissible en sacrifiant, sur l’autel de la sacro-sainte ligue régionale, l’inexcusable responsable.
Comme un troupeau de bovins qui se mettrait tout à coup à meugler tous ensemble, la foule, d’une seule voix, se mit à hurler :

    ─   A     POIL…  A    POIL… A    POIL…  

Aussitôt quatre malabars de l’équipe s’emparèrent d’Alex et lui arrachèrent brutalement ses baskets, son maillot, son short, son slip et le laissèrent là complètement nu sous les faisceaux des projecteurs.

La foule maintenant debout, se déchaîne en vociférations et quolibets en tous genres. Bientôt elle se met à marteler le sol, qui résonne comme un grondement de tonnerre. L’équipe sur le terrain semble comprendre instantanément le message. Une formidable connivence s’établit entre les spectateurs et les joueurs. On sent bien que ces derniers ne sont que des marionnettes programmées pour exécuter les désirs de la foule de supporters. Et cette foule veut la peau du coupable.
copie_de_pict00011Tout à coup, Alex s’aperçoit que les joueurs tout autour de lui, désemparé, terrorisé, honteux à la fois d’être livré entièrement nu en pâture à cette foule déchaînée avide de vengeance, et d’avoir commis une faute si grave et si lourde de conséquences pour l’avenir du football en général, il s’aperçoit qu’ils sont armés de pierres.
C’est donc ça la sentence : il est condamné à être lapidé. Cette évidence l’emplit d’effroi. Les grandes peintures de lapidation d’innocents qui ont ensuite été sanctifiés défilent à toute allure dans sa tête. Il ne se sent aucune vocation à la sainteté. Il voit aussi passer les articles de presse qui relatent, en ce début du XXI° siècle, les islamistes lapidations de femmes qui ont commis le crime d’aimer en dehors des règles immuables édictées par une puissance supérieure pénétrée, paraît-il, de compassion.
Il ressent la douleur d’un premier impact sur son flanc gauche. Puis il reçoit une pierre dans le dos, sur l’omoplate droite. Une autre au creux des reins, et encore une autre surpict00013 la clavicule gauche qui lui fait affreusement mal. Il s’accroupit et croise les bras au dessus de la tête pour la protéger.
Le rythme des lancers de pierres s’accélère, mais tout doucement, car il s’agit de faire durer le plaisir des spectateurs.
Chaque coup reçu fait tressauter tout son corps meurtri. La foule hurle son enthousiasme et tambourine le plancher des gradins avec une énergie infernale. On est très proche de ce qui se passait dans les amphithéâtres romains lors des combats à la vie à la mort des gladiateurs, ou des sacrifices des premiers chrétiens, livrés aux lions affamés. Quoi d’étonnant dans notre époque aux deux visages : celui qui aspire à plus de démocratie, de justice et de liberté, et celui qui fait l’apologie de la violence, du terrorisme, et de l’interdit.

Un choc, plus violent que les autres, sur le crâne, près de la tempe, le terrasse littéralement. Il se sent abandonner ce monde terrestre dans lequel il a eu jusqu’à aujourd’hui, tant de plaisir à vivre. Il lui semble être tout à coup délivré de la pesanteur et parcourir des distances infinies, traverser des univers aussi étranges et fantastiques que variés.
Brusquement, il se sent enveloppé d’une immense cape noire animée d’amples flottements aux ondulations généreuses, et il se retrouve dans les bras d’un garçon magnifique à la virilité vigoureuse et sensuelle à la fois. Il a un beau visage souriant et des yeux verts irrésistibles tant ils pétillent d’intelligence et de gentillesse. Pas enjôleur du tout, mais d’un charme envoûtant et d’une attraction magnétique. Il est entièrement nu et son la_mort1corps athlétique et bronzé est plaqué contre celui d’Alex, également nu. L’immense cape noire qui a enveloppé Alex est retenue à son cou par deux fibules d’or enrichi de diamants.

    « Mon dieu, se dit Alex, est-ce possible que ce splendide garçon soit la mort ? Je me la représentais horrible et repoussante, bardée de griffes et de lassos et voilà que je suis enlacé par un adonis qui me regarde tendrement et m’inspire la plus entière confiance. Je veux rester dans ses bras, j’ai autant de désir de lui qu’il en a de moi. Nos seins se dressent à l’unisson, nos ventres vibrent ensemble, et nos sexes tendus se cherchent, se trouvent, et s’accouplent en bavant de bonheur. Je veux aimer ce garçon et être aimé de lui, il m’a ouvert les yeux sur le véritable amour… Il m'a ouvert les yeux... »

Effectivement Alex ouvrit les yeux... et vit tout autour de lui ces visages penchés au dessus de lui, des visages connus, des visages sympathiques et inquiets, qui lui firent un grand sourire pour saluer son retour.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Non ! C'est pas possible ! Joseph ! Il ne suffit pas d'avoir la grosse tête, voyons !<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
J
il n'y a jamais que la tête qui gonfle !
M
J'aime toujours lire tes remarques, Xavier.<br /> J'étais parti quelques jours. Je vais répondre à tes autres coms, et tu vas être étonné.<br /> Je croise les doigts pour tes exams. Si je pouvais je te soufflerais quelques réponses.<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
M
Oui Kitty, la scène de lapidation est dure. J'ai failli l'interdire aux âmes sensibles !<br /> Quant à ta remarque sur le potentiel de retour de l'immonde, j'y adhère totalement. Les petites histoires d'Alex ne sont pas toutes dénuées de messages.<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
M
Membre fichu ! Ty en as de bonnes, Joseph. Et en l'air en plus !<br /> Crois-tu vraiment qu'il s'agisse de la tête ?<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Mathys
Publicité